Dépourvue

Je me demande parfois, je dirai même souvent, pourquoi la vie ne m’apporte pas ce que je veux ? Pourquoi la vie est-elle si égoïste à mon égard ? Par moment, je cherche désespérément à obtenir ce qu’elle a accordé aux autres et à d’autres, je me dis finalement que ce n’est qu’un juste retour des choses, que je ne mérite ni plus ni mieux. On récolte ce que l’on sème parait-il ? Ma récolte à moi est bien maigre. Pourtant, je le jure, je brûle d’impatience.

Je suis épuisée d’être dans l’effort continuel, vidée de toute ambition. J’aspire à tellement plus mais n’ose pas le dire, ni le montrer et encore moins à me donner les moyens d’obtenir ce plus. Cette émotion maintenant si familière que je ressens, je la déteste. Elle m’écœure. J’ai souvent réussie à la faire taire, suis souvent parvenue à feindre de ne pas la ressentir mais aujourd’hui je ne peux plus.

Et pourtant, cette nuit, semblable à bien d’autre, emportera certainement avec elle ces maux que je dépeins maintenant avec vérité. Car demain, je vous l’assure, tout cela ne sera plus que mensonge.

De nouveau trahis par la lâcheté, je n’en dirai pas davantage. Que l’on ne cherche pas à me comprendre, l’introspection que je délivre est bien insuffisante pour cela. Ce dont j’ai besoin c’est d’une oreille attentive, simple, discrète et amicale. A la fois sensible à ce que je lui dévoile et sévère. Une oreille bien plus encline à partager que je ne le serai certainement jamais.